Succès-souvenir

Mange l'Ours Mange – Poupée vaudou

Souvent cités (et appréciés) par les amateurs de rock fort québécois, Mange l'Ours Mange n'a pourtant existé médiatiquement essentiellement qu'à travers son album Crâneur paru en 1994 (ou 1993 ? les sources ne semblent pas d'accord) ainsi qu'une poignée de vidéoclips en rotation régulière aux beaux jours de Musique Plus. L'album a été longtemps introuvable pour qui n'avait pas sous la main une cassette d'époque – personnellement j'avais pu récupérer dans les années 2000 un CD copié gravé par le guitariste François Bruneau lui-même – mais aujourd'hui grâce à la magie des internets on n'a plus ce problème.

Pourtant ils étaient mal partis, proposant sur leur premier effort paru en 1989 une version légèrement plus rock des BB. Le chanteur a par la suite délaissé son look Patrick Bourgeois pour réaliser tour à tour ses envies d'incarner des Glenn Danzig, Ian Astbury ou Rob Zombie de pacotille, le groupe partageant avec ce dernier un amour évident (et légitime) pour l'esthétique série B – l'influence de White Zombie est d'ailleurs particulièrement présente sur le 3e album Psychorama 2080 paru en 1997.

Pour revenir à Crâneur : on y trouve un bel équilibre entre grosses guitares qui fessent (la fin de Dans le noir !) et refrains accrocheurs, toujours entonnés par la voix si reconnaissable de Franck Lizotte. J'ai toujours eu un faible pour l'émotion particulière qui se dégageait de L'artificier; j'apprends sur Wikipédia qu'il s'agit d'une chanson écrite pour un ami, artificier (= créateur de feux d'artifices ? qui a un ami qui fait des feux d'artifices ??) dans la vraie vie, emporté par le cancer.

Épilogue : le groupe a publié, dans l'indifférence quasi-générale, un 4e album, Loin de l'œil, en 2013. Il semble que Bruneau soit l'actuel guitariste de The Box (« pisser dans tes scampis »).

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