Non, la vie n'est pas toujours rose pour les créateurs de succès sans lendemain.

Marc Hamilton, actif sur la scène yéyé de la fin des années 60, commet en 1970 le succès planétaire Comme j'ai toujours envie d'aimer : numéro 1 en France pendant 3 semaines, présent dans une trentaine de pays et traduit dans une quinzaine de langues, la déferlante est totale et immédiate. Parmi les versions notables (liste non exhaustive) : celles de Paul Mauriat, Jean-François Michaël (Adieu jolie Candy), Roch Voisine, Mitsou, ...

On pourrait imaginer que Marc ait engrangé de quoi se la couler douce pour le reste de ses jours, comme bien d'autres one-hit wonders avant lui et encore d'autres après. Que nenni: succès commercial certes, mais bien relatif (il blâme Claude Carrère qui l'aurait soi-disant arnaqué), et le pécule amassé fond rapidement alors que la vie de lui fait pas de cadeau. Il peine à transformer l'essai, s'éborgne (!) en voulant réparer une porte de garage en 1973, puis une longue descente aux enfers s'ensuit: alcoolisme, toxicomanie, dépression, tentatives de suicides, sa femme (particulièrement solidaire) allant même jusqu'à donner de sa personne pour tenter de redresser les finances du couple. Tout cela dans l'indifférence (ou l'ignorance) générale, jusqu'à ce que Marc décide de tout déballer dans un livre : La chanson qui m'a tué en 2005, suivi d'un passage remarqué à Tout le monde en parle qui se déroule comme un épisode surréaliste de La vie des gens tristes et célèbres.

S'inquiétant à juste titre de la destinée des plus fragiles parmi nous, cette histoire a inspiré au groupe JohnE-5 (oui, comme le robot de Cœur Circuit) l'improbable chanson Comment ça va Marc Hamilton, qui heureusement, n'a pas eu autant de succès (même si elle ne se laisse pas désentendre facilement).

Épilogue : Comme j'ai toujours envie d'aimer est intronisée en 2007 au panthéon des grandes chansons canadiennes; on espère que Marc respecte les gestes barrières et qu'il se porte bien.

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Commentaires

Deux petites typos, c'est Mark Hamillson. Le fils de "ton père Luke". Ok. Je sors.
Écrit le 2020/9/15 à 21:38 par Le marcheur de ciel
"Heureusement": sinon qui sait comment ils auraient finis !
Écrit le 2020/9/14 à 21:17 par Gab
Je te trouve bien peu agréable avec JohnE-5! C'est lui qui m'a fait découvrir ce fameux Marc Hamilton. Oui je sais c'est étrange comme cheminement..
Écrit le 2020/9/14 à 14:33 par Ti Bat