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Patates, comment ça s'épelle ?

Les Marmottes Aplaties – Détruire (version Canadiens)

Qui, lors de la dernière coupe Stanley du Canadien en 1993, pouvait imaginer qu'une chanson de trois ados alors en train de faire des niaiseries punk rock dans le sous-sol de leurs parents (comme tant d'autres) retentirait un jour au Centre Bell ? Certainement pas eux (d'abord, il n'était pas encore fini de construire et ne s'est pas appelé comme ça tout de suite), bien trop occupés à peaufiner leur artisanat.

Étaient-ils vraiment plus talentueux, matures, beaux ou intelligents que d'autres ? Sans doute pas, mais ce n'était pas une raison de ne pas y mettre tout leur cœur et vivre à fond la vie de rock star absurde avec toute l'ironie et la satisfaction que la chose peut apporter. La consécration arrive avec Épisode sanglant en 1999 alors que MusiquePlus fait tourner en boucle l'improbable succès Bagnole, dont le protagoniste semble tout droit sorti d'un polar de série B mal doublé. On y trouve également la version originale de Détruire, devenue avec les années un véritable hymne à la vie en forme de déclaration de guerre contre toute. Ré-écouter aujourd'hui cet album, c'est l'occasion aussi de se rappeler que les Trois Accords ne sont pas tout à fait sortis de nulle part (en réalité : Drummondville) et qu'ils n'auraient pas été les mêmes si les Marmottes (et Paul et Paul, mais ça il faudra qu'on s'en reparle) n'étaient pas passé par là avant.

En 2002 sort « l'album de la maturité », le plus garage rock (et mieux produit) Décadents avec, à la réalisation, Jonathan Cummins qui avaient connu un certain succès sur la scène alternative canadienne avec les Doughboys. Les titres sont éloquents et Gagner, Breakdance, J'entends tes cris (à l'outro imparable empruntée à Dave Grohl) sont autant de classiques instantanés. On leur pardonnera la tentative de percer sur le marché anglophone avec un rock plus sérieux sous le nom L'Attack en 2004, pour savourer le plaisir des récentes reformations nostalgiques (les gars ont maintenant des vraies jobs) et rééditions vinyles sur l'étiquette de disques désormais connue sous le nom de Bravo Musique (j'imagine qu'on en reparlera aussi).

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Trésor immatériel du patrimoine mondial de l'humanité

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Commentaires

a bit of the old ultraviolence, my little droogies (de Montréal) ?
Écrit le 2021/6/25 à 08:32 par Nitsouga